Deux frères : Néo, 13 ans, et Swan 6 ans, et deux sœurs : Kalys, 10 ans, et Athena, 6 ans. Tous ne sont que des enfants et pourtant, déjà, ce qu’on appelle des « influenceurs ». Sur YouTube, ils sont les stars françaises de vidéos, suivies par des millions de bambins, où ils déballent des cartons remplis de jouets, dégustent de nouvelles confiseries ou inaugurent les attractions de parcs à sensations.
Ces chaînes YouTube gérées par leurs parents n’ont rien d’anodin, elles constituent même un énorme enjeu publicitaire. Grâce à des vidéos quotidiennes, ces petites célébrités du Net donnent envie aux autres enfants d’acheter les mêmes jeux, de s’amuser dans les mêmes parcs.
De grandes marques sponsorisent ces vidéos et profitent ainsi de la notoriété de ces chaînes pour faire passer leur message. En échange d’argent, parents et enfants YouTubers citent, face à la caméra, les noms de leurs généreux bienfaiteurs et vantent leurs produits.
Youtuber, un travail ou un loisir ?
Derrière leurs écrans, les enfants, spectateurs, pensent suivre les aventures de leurs idoles et ne perçoivent pas toujours les arrière-pensées commerciales. Un phénomène important sur lequel « Envoyé spécial » s’est penché alors que YouTube est devenu en quelques années le média préféré des 3-9 ans.
Ceux qui regardent ces vidéos sont-ils pour autant les seules « victimes » de cette nouvelle économie ? YouTube est-il un métier ou un loisir pour ces jeunes YouTubers ? En France, le travail des mineurs sur Internet n’est toujours pas réglementé.
Sans viser aucune chaîne, Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, s’en inquiète : « Je ne connais pas de loisirs qui génèrent des revenus. » « Studio Bubble Tea », la chaîne de Kalys et Athena, et « Le monde de Néo et Swan », celle des deux jeunes frères brasseraient en effet beaucoup d’argent, respectivement entre 10 000 et 50 000 € par mois, et entre 50 000 et 100 000 € mensuels.
Laure Le Fur