France 2 lève le voile sur les jeunes et la pornographie. La soirée démarre avec la fiction « Connexion Intime » suivi du documentaire « Pornographie : un jeu d’enfant » et d’un débat présenté par Julian Bugier.
La pornographie, c’est le nouveau fléau qui s’abat sur la jeunesse française. Il suffit d’une connexion Internet et d’un peu de curiosité pour tomber sur des contenus inadaptés. Si les parents ne savent pas quoi dire à leurs enfants -lorsqu’ils sont au courant-, les petits peuvent être traumatisés et obsédés par ces images, qu’ils vont chercher à revoir. Leila, Dino, Gonzague et Sol étaient tous très jeunes lorsqu’ils ont découvert l’univers pornographique malgré eux : entre 7 et 12 ans.
Par accident, entre copains ou seuls, ils ont eu accès très facilement aux contenus X qui pullulent sur la Toile, au grand dam de Thomas Rohmer, Président de l’Observatoire de la Parentalité et de l’Education du Numérique, qui mène la guerre aux sites pornos.
La pornographie : terrain glissant des futurs adultes
Ces vidéos et photos nus d’adultes vont très vite faire naître des complexes par rapport à leur corps et celui de l’autre. Le professeur Israel Nisand, gynécologue, l’a constaté lors de ses consultations. »Des filles viennent me demander si leur vulve est normal ou de leur couper leurs petites lèvres parce ‘trop grandes’. Elles ont déjà une norme anatomique en tête », déplore-t-il.
Les jeunes garçons, eux, en plus d’avoir une vision faussée et dégradante du corps de la femme, se mettent en tête qu’ils doivent « assurer » au lit pour procurer du plaisir à leurs partenaires. »La femme est presque toujours l’objet, tandis que l’homme est une machine. Les garçons finissent pas croire qu’il faut être musclé, avoir un pénis éléphantesque toujours en érection… C’est complètement faux », rappelle Jocelyne Robert, sexologue québécoise.
Face à cette violence à laquelle s’ajoute une certaine fascination et excitation, les enfants peuvent devenir addict à ce genre de contenus ou faire un blocage et se sentir mal à l’aise, au point d’éviter les relations avec les personnes du sexe opposé. Leur sexualité est alors pleine d’embûches car polluée par les fantasmes crées par l’industrie du X.
A Nîmes, la brigade de prévention de la délinquance juvénile prend en charge les familles dont les enfants sont auteurs ou victimes de violences. Leila a 10 ans.
Elle a fait une recherche sur Internet pour en savoir plus sur la sexualité, de peur de gêner ses parents avec ses questions et est tombé sur des vidéos pornographique. Résultat : elle et sa cousine de 8 ans regardent des vidéos pornos très souvent sur leur tablette, en l’absence de surveillance parentale. Mais le mal ne s’est malheureusement pas arrêté là puisque la jeune fille a partagé des photos d’elle en peignoir à des inconnus sur la Toile…
En plus des prédateurs pédophiles, le danger peut également se trouver dans l’enceinte de l’établissement, où les élèves n’hésitent pas à s’envoyer et à partager des vidéos instantanées à caractère sexuel, à faire du chantage sexuel et à pousser certaines personnes fragiles au pire !
Produit par Fabienne Servan-Schreiber et Estelle Mauriac et réalisé par Anne-Marie Avouac, Pornographie : Jeu d’enfant est un documentaire éducatif nécessaire, qui nous rappelle que les seuls boucliers contre l’accès à la pornographie chez les enfants sont l’éducation et la communication, et ce, dès le plus jeune âge.
Bien qu’il soit un problème social qui concerne une génération ultra-connecté grandissant dans une société hyper-sexualisée, la pornographie reste un sujet tabou qu’il faut savoir manier avec précaution pour le bien des futurs adultes et leur bien-être.