Il nous arrive fréquemment ou de temps en temps de brancher nos compagnons numériques quand nous sommes au volant. Que montrons nous à nos enfants ?
Les adultes donnent-ils aux jeunes (et aux futurs automobilistes qui s’impatientent sur la banquette arrière) le sentiment que le temps de la conduite échappe à la norme de la connexion permanente ?
Choisir l’accompagnement de la radio, du smartphone, du GPS, c’est d’abord le choix de se sentir moins seul, de rester connecté, de mieux s’informer sur le trajet à prendre.
Or, le détournement de l’attention prend toujours une proportion plus tragique lorsqu’il s’agit, non pas de prêter l’oreille, mais de tourner son regard vers un écran. Les jeunes automobilistes [1] reconnaissent généralement que l’usage du smartphone induit un détournement provisoire et partiel, mais tout de même significatif, de l’attention. L’automobiliste n’est plus tout à fait consacré au décodage des signes extérieurs que la route met sur son trajet, voilà que son regard est attiré par l’écran qui affiche un message. Son esprit est « ailleurs », il est soudainement pris dans le flux d’une conversation à distance.
Déconnexion avec le smartphone
Si les compagnons numériques de la route ont tous en commun de détourner à différents degrés l’attention du conducteur ou de la conductrice, les avantages qu’ils donnent aux yeux de l’automobiliste entrent en tension avec la nécessité d’une constante concentration. Puisque les voix de radio et les signes du GPS n’entravent que partiellement la concentration, s’en déconnecter ne semble pas avoir toujours du sens. En revanche, le risque de la déconnexion devient significatif lorsqu’il implique le smartphone.
Les conseils de l’OPEN
- S’ouvre alors une perspective de prévention : travailler à une réflexion sur le monde connecté, à cet impératif apparent de devoir toujours rester joignable, c’est aussi participer à la libération éventuelle de l’individu face aux sollicitations, même dans le contexte de la conduite automobile.
- Une éducation à une conduite responsable peut ainsi gagner à se rapprocher de l’éducation au numérique.
Article rédigé par Jocelyn Lachance, socio anthropologue de l’adolescence et expert de l’OPEN.
Cet article a été réalisé par l’OPEN pour le n°456 de « La voix des Parents » dans le cadre de notre partenariat avec la PEEP. Découvrez les autres rubriques.