ll n’est pas rare, comme dans l’affaire récente du meurtre de la petite Louise, que la politique se saisisse du jeu vidéo comme un voile permettant d’éviter d’autres considérations économico-politiques ou sociales.

Les causalités rapides faites entre violence et jeu vidéo semblent ainsi être des armes politiques commodes et simplistes, séduisantes pour une partie de l’opinion et déresponsabilisant ceux qui les mettent en avant. Que faut-il ainsi cacher ?

Des tensions psychologiques

Tous les professionnels reconnaissent l’existence d’un tourment adolescent : la traversée de l’adolescence et ses chamboulements, familiaux et sociaux, ne se fait pas sans heurts ni sans souffrance ou conflictualité. Or le manque de possibilités de soin est aujourd’hui criant.

Un mépris des cultures

Le jeu vidéo recouvre de nombreux procédés qui ne sauraient être caricaturés dans une représentation de violence alors qu’il use de démarches que nous retrouvons dans d’autres supports médiatiques (cinéma, littérature, théâtre, peinture, séries, etc.) pour autant moins attaqués.

Une mésinterprétation

L’état des lieux de la recherche, à ce stade, ne permet pas de conclure de manière significative qu’il existe un rapport de causalité entre jeu vidéo et comportements violents. Citons deux études : celle de 2021, étude longitudinale (sur 10 ans) (Growing Up with Grand Theft Auto : A 10-Year Study of Longitudinal Growth of Violent Video Game Play in Adolescents) ou celle de 2019 (Violent Video Game Engagement Is Not Associated With Adolescents’ Aggressive Behaviour : Evidence From a Registered Report), menée par l’Oxford Internet Institute (Royaume-Uni) ; aucune corrélation ne peut être émise entre la pratique des jeux vidéo et la violence.

Conseils de l’OPEN

  • Si votre enfant ou adolescent vous semble passer trop de temps (c’est-à-dire qu’il délaisse la grande majorité de ses autres centres d’intérêt) ou investir trop intensément ses parties (être longuement préoccupé, s’énerver réellement excessivement, se replier sur lui), n’hésitez pas à en parler à un professionnel pour avoir un avis sur son état : certaines pratiques de jeu vidéo peuvent être un signe de difficultés !

 

  • Utilisez le jeu vidéo en famille. Rappelons que le jeu vidéo, comme les jeux de société ou de déguisements, participent au « faire-semblant », qui fait grandir les enfants. Ainsi, s’affronter dans une partie de cartes colorées, ou sur un circuit automobile ou un ring virtuel va dans le même sens.

Marion Haza-Pery, psychologue clinicienne et présidente de l’OPEN et Arnaud Sylla, psychologue clinicienet expert de l’OPEN.

Cet article a été réalisé par l’OPEN pour le n°464 de « La voix des Parents » dans le cadre de notre partenariat avec la PEEP. Découvrez les autres rubriques.