INTERVIEW – Porno rime désormais avec réseaux sociaux, notamment chez les adolescents. Quels risques cela présente-t-il pour eux? Explications du pédopsychiatre et psychanalyste Patrice Huerre, président de l’Institut du virtuel.
Une étude commandée à l’Ifop par l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) indique que 63% des garçons et 37% des filles de 15 à 17 ans consomment ces images d’accès facile. À partir de quel âge y sont-ils exposés?
Il n’est plus rare que des enfants en fin de primaire aient pu accéder à des images ou à des films pornographiques. Cela reste la conséquence d’une rencontre hasardeuse, non choisie, pas encore un sujet de conversation. Mais tout change à la rentrée au collège. Ces «encore enfants» sont confrontés aux intercours ou à la récréation à des plus âgés qui veulent impressionner les plus jeunes, et peut-être aussi se rassurer eux-mêmes en montrant tout ce qu’ils visionnent. Tout passe par les téléphones portables avec des films en libre accès. Un simple mot-clé suffit à un enfant pour accéder à un site pornographique.
Quels sont les risques pour ces jeunes?
À 11-12 ans, la plupart du temps, il s’agit d’une confrontation subie. Un aspect traumatique peut advenir…