Le Royaume-Uni va d’instaurer le « pass porno » qui oblige les sites de contenus pour adultes à vérifier l’âge des internautes qui s’y connectent. Une première mondiale qui ne met pas tout le monde d’accord pour autant.
« Une réponse utile à compléter d’actions éducatives » Marc Vannesson, Directeur général Vers le haut, Think tank dédié aux jeunes et à l’éducation
63% des garçons et 37% des filles de 15-17 ans* ont déjà surfé sur des sites porno. Et beaucoup d’ados se disent influencés par ces vidéos qui réduisent les femmes à des objets disponibles pour les hommes. Il est urgent de mettre en place des solutions techniques pour les protéger. La loi punit déjà la diffusion d’un message à caractère pornographique, susceptible d’être vu par un mineur. Hélas, rien n’est fait pour l’appliquer. La mise en place d’un pass, comme au Royaume-Uni, serait une première réponse. Il faudrait l’assortir d’actions éducatives. Or peu d »élèves bénéficient des trois séances d’éducation à la sexualité prévues en classe. Elles seraient pourtant indispensables, à condition de renforcer la dimension affective pour les sensibiliser au respect de soi et des autres.
*Ifop, pour Open, 2017
« Le pass-porn va permettre la collecte de données confidentielles aux acteurs de l’industrie pornographique »: Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique
Notre observatoire salue le courage des Anglais d’avoir voté ce texte. Depuis plus de 3 ans, nous menons le même combat en France. La loi anglaise impose notamment la vérification de l’âge des consommateurs de X permettant de s’assurer de leur majorité. Toutefois, confier cette mission à l’industrie pornographique est une aberration. Cela pose un vrai problème sur la collecte des données des consommateurs de X et risque de renforcer le monopole de ces plateformes qui bafouent toutes les règles de protection de l’enfance.